Les comportements en entreprise ont-ils changé après l’affaire Weinstein?

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Blague sexiste, commentaire sur une tenue, drague lourde… sont jugés inacceptables par la majorité des hommes actifs et encore plus par les femmes actives

OpinionWay a réalisé, pour ELLE Active, une étude très détaillée sur l’évolution des attitudes et comportements hommes-femmes en entreprise après l’affaire Weinstein.
L’échantillon, interrogé en février, compte 2203 actifs français de 18 ans et plus, dont 48% de femmes (cf détail en fin d’article). Certaines questions n’ont été posées qu’aux 1918 personnes ayant dans leur entreprise des hommes et des femmes.

Les relations femmes-hommes sur le lieu de travail sont le plus souvent jugées positivement, avec 76% des actifs (74% des femmes et 78% des hommes) qui citent au moins un qualificatif positif : amicales, agréables, saines.
Les qualificatifs négatifs (inégalitaires, sexistes, stressantes, hostiles) sont beaucoup moins cités (14% des répondants) mais concernent tout de même une femme sur cinq (20%).

 

Blague sexiste, commentaire sur une tenue, drague lourde… tous ces comportements sont jugés inacceptables par la majorité des actifs répondants: 52% à 77% selon les items testés. Une majorité également atteinte chez les hommes actifs (50% à 73% selon les items).
A l’opposé, 5 à 6% les trouvent acceptables «quelle que soit la situation».
Les autres répondants (15% à 39% selon les items) estiment que cela dépend de la personne ou de la fréquence de ce genre de comportement.

 

Hommes et femmes se retrouvent sur le fait que certains comportements au travail sont acceptables sous conditions. Et le jugement sur l’acceptabilité de ces comportements dépend davantage de la personne que de la fréquence.

 

Le jugement sur l’inacceptabilité de certains comportements demeure néanmoins plus ferme chez les femmes.

 

Une part importante des actifs disent avoir été témoins, sur leur lieu de travail, de blagues sexistes faites à des femmes (40%) ou à des hommes (28%). Ils sont 31% à déclarer travailler dans un environnement professionnel qu’ils jugent sexiste.
Plus d’un quart (26%) disent avoir été victimes de blagues sexistes et 20% reconnaissent «avoir des comportements, sur leur lieu de travail, qui pourraient être perçus comme sexistes».


 

Un actif sur six (16%) et une femme active sur cinq (20%) ont, ou ont eu, connaissance de situations de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.

 

Plus d’un tiers des répondants (38%) ont parlé de l’affaire Weinstein avec leurs collègues, dont 12% précisent que c’étaient des discussions de fond.
15% en ont parlé avec leur supérieur hiérarchique, dont 6% dans le cadre de  discussions de fond.
Une part importante de ces discussions (39%) sur l’affaire Weinstein ont entrainé des blagues sexistes, des désaccords ou des tensions. Des désaccords apparaissaient autant entre hommes, entre femmes, et entre hommes et femmes.

 

Quel impact de l’affaire Weinstein sur les rapports femmes-hommes au travail ?
. 24% des hommes déclarent avoir changé de comportement, faisant surtout davantage attention à leurs propos en présence de collègues féminines (10%),
. 29% des femmes ont perçu un changement de la part des hommes, disant qu’ils font davantage attention à leurs propos en présence de collègues féminines (13%), qu’ils ne font plus de blagues sexistes (9%) ou ne se permettent plus de compliments sur le physique d’une collègue (8%).
Par ailleurs, 5% des hommes éviteraient de se retrouver en tête-à-tête avec les collègues féminines (ascenseur, bureau…) et la même proportion ne propose plus aux collègues féminines de déjeuner ou d’aller boire un verre après le travail.

 

Une femme sur trois (34%) a le sentiment que depuis l’affaire Weinstein, il leur est plus facile de dénoncer les comportements sexistes subis, mais 10% estiment que c’est plus difficile.
Près d’une femme sur quatre considèrent qu’il leur est plus facile d’être respectée (24%) ou prise au sérieux (23%) dans leur travail.

 

La grande majorité des sondés (81%) et notamment les femmes (85%) estiment que «les hommes ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le harcèlement sexuel».
Près d’un actif sur deux (47%) est d’accord avec le fait qu’«une personne qui dénonce une blague sexiste est considérée comme manquant d’humour» et 28% ont «déjà évité de réagir à une blague sexiste pour ne pas être mal vu par leurs collègues».
Près d’un actif sur trois (32%) considère que «les relations hommes-femmes sur le lieu de travail sont devenues plus compliquées» (38% des hommes vs 26% des femmes).

 

L’employeur et les hommes sont considérés comme les premiers garants du respect de l’égalité femmes-hommes sur le lieu de travail, tant par les femmes que par les hommes.

 

La jeune génération d’actifs est perçue comme plus sensible et mieux préparée aux enjeux d’égalité femmes-hommes.

 

La libération de la parole est la première conséquence de l’affaire Weinstein et des mouvements qui ont suivi.

 

Voici le profil des répondants, tous interrogés en ligne :

 

Emmanuel Charonnat


Ce qu’il faut retenir

. Blague sexiste, commentaire sur une tenue, drague lourde… sont jugés inacceptables par la majorité des hommes actifs et encore plus par les femmes actives

. 31% des actifs déclarent travailler dans un environnement professionnel qu’ils jugent sexiste, et 26% disent avoir été victimes de blagues sexistes

. Suite à l’affaire Weinstein, 24% des hommes déclarent avoir changé de comportement et 29% des femmes ont perçu un changement de la part des hommes

. 85% des femmes actives estiment que «les hommes ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le harcèlement sexuel»

. La libération de la parole est la première conséquence de l’affaire Weinstein et des mouvements qui ont suivi 


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Accès à l’étude d’OpinionWay pour ELLE Active

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