Production audiovisuelle et cinéma : l’emploi en IDF a augmenté de +33% en 9 ans

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Trois tendances expliquent la forte croissance de la production en Île-de-France: l’afflux de projets étrangers, le retour des tournages français et l’explosion de la fiction française

En mai dernier, Audiens et la Commission du Film d’Île-de-France ont présenté la 13ème édition de leur Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en IDF, dont l’objectif est de mesurer précisément la structure et les évolutions de la production audiovisuelle et cinématographique dans la région et plus largement sur l’ensemble du territoire national.

«Sur les 10 dernières années, l’Observatoire met en évidence trois éléments marquants : l’international, avec de plus en plus de projets étrangers venant se fabriquer en Ile-de-France (tournages, animation et effets visuels) ; le retour des tournages français en IDF ; l’explosion de la fiction française et de séries ambitieuses comme Le bureau des légendes ou Versailles. Ces trois éléments conjugués expliquent la forte croissance que nous avons connus dans le secteur», nous explique Yann Marchet, directeur marketing de la Commission du Film d’Ile-de-France.

En effet, entre 2008 et 2017, le nombre d’entreprises d’Île de France en activité dans les secteurs de la production a sensiblement augmenté : +47% pour la production de films et de programmes TV (hors émissions de flux), +21% pour les films institutionnels et publicitaires, +17% pour les films de cinéma.
Après avoir constaté une stabilisation sur les exercices 2013 et 2014, l’Observatoire met en lumière une reprise de la croissance du nombre d’entreprises en 2015 qui se poursuit en 2016 et en 2017.

 

L’évolution du nombre d’entreprises s’accompagne de nombreuses créations d’emplois. En Ile-de-France, l’emploi des CDI ne cesse de se renforcer et de plus en plus fortement, passant de 10 700 en 2007 à 14 200 en 2016 (à périmètre de mesure constant), soit une hausse de +33% en neuf années.
En 2016, la masse salariale de ces CDI représente plus du tiers de l’activité (36%).
L’emploi des CDDU – ou intermittents – est plus cyclique et on observe en 2016 (117 000 personnes en CDDU) la plus forte progression de ces cinq dernières années : +7% des effectifs et +6% de la masse salariale.

L’Observatoire note que «2016 est une année exceptionnelle avec une augmentation significative des emplois en CDI et CDDU. Il s’agit de la croissance la plus forte depuis 10 ans». Sept facteurs expliquent ce regain d’activité :
. la relocalisation significative des tournages de films français;
. l’effet combiné du crédit d’impôt et du Fonds de soutien de la Région Ile-de-France a permis de localiser plusieurs grosses productions en France comme «Au Revoir Là-Haut» d’Albert Dupontel (tournage et effets visuels);
. la production hors norme de Luc Besson, «Valerian et la Cité des Milles Planètes» avec 75 M€ de dépenses en France, 100 jours de tournage et 450 emplois;
. une hausse massive des dépenses de productions étrangères en France grâce au passage de 20 à 30% du crédit d’impôt international;
. le retour des tournages étrangers en Île- de-France;
. l’Ile-de-France reste un territoire très compétitif pour l’animation (talents, savoir-faire et fiscalité attractive);
. la série TV est également un levier de croissance important.

«Plus de la moitié des tournages de films en France se font dans la région Ile-de-France», souligne Agnès Evren, Vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de la Culture, du Patrimoine et de la Création, qui se réjouit que «la réforme du fonds de soutien stimule, dans un même élan, la diversité de la création, la structuration de la filière et son développement économique. Avec un budget dédié de 20,5 M€, en hausse de 20% en deux ans, notre ambition est de devenir la première région d’Europe en matière de soutien à la production cinématographique et audiovisuelle. C’est un enjeu de compétitivité économique très important puis qu’un euro investi dans le cinéma et l’audiovisuel, c’est 16 euros de recettes pour le territoire francilien».

Dans l’ensemble des autres régions, l’emploi des CDI augmente également pour atteindre 3300 salariés et représenter près de 40% de la masse salariale totale en 2016. Avec près de 22 000 personnes, l’emploi des CDDU n’a jamais été aussi important qu’en 2016 : +8% des effectifs pour une progression de +9% de la masse salariale, en un an.

 

Dans les secteurs de la production cœxistent d’une part un nombre restreint de grosses entreprises et, d’autre part, un nombre très important de petites entreprises.
Ainsi en 2017 en Ile-de-France, en considérant le volume d’activité comme équivalent à la masse salariale déclarée par les entreprises :
. Dans la production audiovisuelle, les 20 plus grosses entreprises cumulent près du quart de l’activité (23%).
. Elles représentent près du tiers de l’activité dans la production de films institutionnels et publicitaires (29%) et dans la production cinématographique (32%)
. Dans la post-production, c’est 60%.

 

La plupart des entreprises de ces quatre secteurs sont de très petites entreprises, une tendance qui s’accentue.  En effet, le nombre d’entreprises du secteur implantées en Ile-de-France et déclarant moins de 25 000€ de masse salariale, sont les plus nombreuses et ont augmenté de +38% entre 2007 et 2016. La progression, sur ces 10 années, est moins rapide (+22%) pour celles ayant déclaré de 25 000 à 100 000€. Et encore moins rapide (+15%) pour les entreprises de 100 000€ et plus de masse salariale annuelle brute.

 

Avec une hausse de +55% entre 2007 et 2016, la masse salariale des CDI augmente encore plus vite que le nombre de CDI (+33%).

 

Pour la production de films d’animation, 2016 a été une année record pour le nombre d’entreprises, les effectifs et la masse salariale.

 

Dans le domaine des effets visuels numériques, le nombre d’entreprises et la masse salariale sont au plus haut niveau en 2016, et les effectifs retrouvent leur niveau record de 2011.

 

Qu’en sera-t-il de 2017 et 2018 ?

Selon Yann Marchet «2017 est dans la même tendance que 2016, avec la poursuite de la relocalisation de gros tournages français et la présence de plusieurs tournages américains (comme Mission Impossible). Ce sera une très bonne année que l’on observera dans la publication de l’Observatoire en 2019. Pour 2018, on devrait être sur une année de consolidation, avec toujours les mêmes leviers : l’activité internationale, avec notamment les séries TV étrangères qui viennent se fabriquer en IDF, une continuité des studios d’animation qui fonctionnent très bien sur notre territoire et la relocalisation des tournages».

Le champ de l’Observatoire ne comprend que les entreprises participant et contribuant à l’activité de production audiovisuelle et cinématographique (production, prestation). Ont été exclues les activités de diffusion audiovisuelle, de distribution et d’exploitation cinématographique ainsi que tous les services à la production (restauration, construction de décors, aménagement de plateaux, préparation de tournages extérieurs, services exceptionnels, etc.….) qui ne sont pas cotisantes au Groupe Audiens.

 

Emmanuel Charonnat

 

Accès à l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France

Accès à la vidéo de présentation de l’étude (sur Facebook)


Ce qu’il faut retenir

. Entre 2008 et 2017, le nombre d’entreprises d’IDF en activité dans les secteurs de la production a sensiblement augmenté : films et programmes TV (+47%), films institutionnels et publicitaires (+21%), films de cinéma (+17%)

. En IDF, le nombre de CDI a augmenté de +33% entre 2007 et 2016, année où la masse salariale de ces CDI atteint 36% de l’activité

. Dans les secteurs de la production cœxistent un nombre restreint de grosses entreprises et un nombre très important (et de plus en plus important) de petites entreprises

. Record de masse salariale en 2016 pour la production de films d’animation, ainsi que dans le domaine des effets visuels numériques

. 3 tendances majeures expliquent la forte croissance des 10 dernières années en IDF : l’afflux de projets étrangers ; le retour des tournages français ; l’explosion de la fiction française


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