La valeur travail en perte de vitesse

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La majorité des Français perçoit désormais le travail davantage comme une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins que comme un moyen d’épanouissement

Une étude Ifop, réalisée en octobre pour Les Makers et publiée cette semaine, vient éclairer le débat et les manifestations actuelles sur les retraites. Les comparaisons avec les résultats d’enquêtes antérieures et lointaines (1993, 2003, 2006) illustrent la perte de vitesse de la valeur travail chez nos concitoyens.

Les Français sont de plus en plus nombreux à se sentir perdant au regard de leur investissement professionnel : 48% des actifs ont l’impression d’être «plutôt perdant» en la matière, soit deux fois plus que ce que l’Ifop pouvait observer il y a une trentaine d’années (25% en 1993). À l’inverse, la proportion d’actifs estimant être gagnant au regard de leur investissement a diminué de près de la moitié (13% vs 21% en 1993).

Une petite moitié des actifs (45%) déclarent ne travailler que pour l’argent, soit une hausse de 12 points en trente ans (33% en 1993). «Moins que de la cupidité, nous pouvons y percevoir les effets d’un désenchantement lié au travail, particulièrement fort chez les jeunes (54% des 18-24 ans)», souligne l’Ifop.

La majorité des Français perçoit désormais le travail davantage comme une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins (54%, +5 points depuis 2006) que comme un moyen d’épanouissement.

Symptomatique de ce rapport désenchanté au travail, un nombre croissant d’actifs ne travailleraient plus s’ils touchaient des revenus passifs équivalents: 58% en octobre 2022 vs 46% en juillet 2003.

Méthodologie:
L’enquête a été menée en ligne du 11 au 13 octobre 2022, auprès d’un échantillon de 2015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Emmanuel Charonnat


Ce qu’il faut retenir

. 48% des actifs ont l’impression d’être «plutôt perdant» au regard de leur investissement professionnel, soit deux plus que ce que l’Ifop pouvait observer il y a 30 ans (25% en 1993)

. 45% des actifs déclarent ne travailler que pour l’argent, soit une hausse de 12 points en trente ans (33% en 1993), ce taux grimpant à 54% chez les actifs de 18-24 ans

. La majorité des Français perçoit désormais le travail davantage comme une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins (54%, +5 points vs 2006) que comme un moyen d’épanouissement

. 58% des actifs ne travailleraient plus s’ils touchaient des revenus passifs équivalents vs 46% en 2003


Lire aussi :

. Equilibre vie perso / vie pro : les actifs sont-ils plus satisfaits aujourd’hui qu’avant la pandémie? (janvier 2023)

Entreprises privées : les enjeux RH de 2023 (janvier 2023)

Paris, Londres, Berlin, Madrid … où fait-il bon travailler? (décembre 2022)

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Les actifs ont-ils le sentiment d’avoir un travail qui a du sens? (juin 2022)

Dans leur travail, les actifs français sont en quête de sens (septembre 2021)

Quel est le métier idéal selon les Français ? (janvier 2020)

Monde du travail : qu’est-ce qui attire les jeunes ?  (janvier 2019)


Accès à l’étude Ifop pour les Makers

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