Réductions de consommation d’énergie : ce n’est pas gagné!

Auteur : Aucun commentaire Partager :

Edito CB Expert – Les Français veulent bien faire des efforts si tout le monde participe et si les prix sont bloqués…

Elabe a réalisé une étude, les 28 et 30 juin, pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, sur les Français et la sobriété énergétique, visant notamment à cerner les changements de comportements (passés, présents, futurs) de nos concitoyens en termes de consommation d’énergie.

Tout d’abord, voici un résultat impressionnant: environ un Français sur deux déclare avoir renoncé ces derniers mois, pour des raisons financières, à effectuer des déplacements en voiture (54%). Même topo pour le chauffage du logement: 46% ont renoncé à chauffer convenablement leur logement.

Ces actions semblent être amenées à perdurer et s’intensifier, puisque 63% des Français se disent prêts à réduire leur consommation d’énergie dès aujourd’hui pour éviter des risques de pénuries cet hiver et limiter la hausse des prix de l’énergie, comme l’ont demandé les grandes entreprises du secteur de l’énergie. Parmi eux, 22% sont prêts à beaucoup réduire leur consommation.
Parmi les 37% qui ne sont pas prêts à des réductions, seuls 6% seraient de vrais récalcitrants puisque 31% disent se situer déjà au minimum de ce dont ils ont besoin.

 

Ces réductions de consommation d’énergie se matérialiseraient par une multitude d’actions au quotidien: programme «éco» du lave-linge/vaisselle (82%), ampoules LED (79%), déconnexion des appareils en veille (72%), baisse du chauffage (67%), baisse de la température de l’eau (66%), réduction des déplacements en voiture (64%)…

 

Jusque là tout va bien. En tout cas, du point de vue de l’intérêt général, qui serait que l’on arrive à réduire nos consommations d’énergie pour éviter les pénuries et/ou l’inflation l’hiver prochain.
Mais, Elabe a posé une autre question, que je qualifierais d’insidieuse, et qui vient semer le doute sur les bonnes intentions des Français – nos concitoyens dits les «Gaulois réfractaires». Elabe leur a demandé à quelles conditions ils accepteraient de réduire leur consommation d’énergie (gaz, électricité, essence), en leur proposant notamment deux conditions pas faciles à tenir… Et ils ont plongé dedans.
La question a été posé aux 96% des sondés ayant déclaré être prêts à réduire leur consommation d’énergie ou à changer une de leurs habitudes.
Seuls 10% des répondants se disent prêts à réduire leur consommation d’énergie sans condition. Les autres bloquent sur les conditions que tout le monde participe à cet effort (62%), que le gouvernement et les entreprises de l’énergie garantissent que les prix n’augmentent pas (58%) ou, dans une moindre mesure, que l’effort soit limité (15%).

Donc, si on les prend au mot, 58% des sondés ne feraient pas d’effort pour réduire leur consommation si les prix augmentent (ce qui serait paradoxal) et, surtout, 62% n’en feraient pas si tout le monde ne participe pas… Pour ceux-là, il suffirait de voir des voisins, des amis ou des entreprises ne rien faire, pour les imiter.
Je trouve ces résultats très franco-français et je vous laisse méditer là-dessus:

 


Méthodologie:
. Etude menée en ligne du 28 au 29 juin 2022, auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus.. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.


Emmanuel Charonnat

 

 

 

 

bandeau-cb-expert-fonce


Ce qu’il faut retenir

. 54% des Français ont renoncé ces derniers mois, pour des raisons financières, à effectuer des déplacements en voiture et 46% ont renoncé à chauffer convenablement leur logement

. 63% des Français se disent prêts à réduire leur consommation d’énergie dès aujourd’hui pour éviter des risques de pénuries cet hiver et limiter la hausse des prix de l’énergie

. Ces réductions de consommation d’énergie se matérialiseraient par une multitude d’actions au quotidien

. 62% des Français ne feraient pas d’effort si tout le monde ne participe pas, et seuls 10% des répondants se disent prêts à réduire leur consommation d’énergie sans condition


Lire aussi :

Nos éditos hebdomadaires

. Conso, épargne, transports, immobilier… les conséquences de l’inflation (juillet 2022)

Transports des Français : un budget en hausse malgré des déplacements en baisse (juin 2022)

. Perception de l’inflation, dépenses incompressibles et arbitrages sectoriels des Français (juin 2022)

. Energie éolienne : les Français reconnaissent être mal informés (juin 2022)

Du véhicule thermique à l’électrique : les attitudes des hommes vs celui les femmes (juin 2022)

. L’impact de la hausse des prix du carburant sur l’intention de déménager (juin 2022)

Un Français sur deux pense que son revenu disponible, après les dépenses contraintes, va baisser (mai 2022)

Se nourrir, se chauffer, se déplacer: le tryptique de l’inflation vécue ces derniers mois (mai 2022)

Inquiets pour leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leur consommation (avril 2022)

Comment les Français envisagent d’améliorer leur pouvoir d’achat (avril 2022)

Eco-rénovation du logement : les Français en ont envie mais cela leur fait peur (février 2022)

Energie: les Français rebasculent en faveur du nucléaire (mars 2021)

Réduction des émissions carbone: quels surcoûts les Français sont-ils prêts à accepter? (février 2021)


Accès à l’étude Elabe

Article précédent

Les études de la semaine du 4 juillet 2022

Article suivant

Retour à la normale pour les voyages ? Les Français sont très partagés

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.