Le téléspectateur de la TV délinéarisée est 7 ans plus jeune que celui de la TV live
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Le Chiffre de la semaine : un institut, une étude, un chiffre
14 Novembre 2019 Le chiffre de la semaine 47 ans. C’est l’âge moyen, en France, des téléspectateurs regardant la télévision délinéarisée, c’est-à-dire regarder un programme en différé, après sa diffusion live (notamment via le replay), selon Médiamétrie[1].
Cet âge moyen mesuré à travers toutes les audiences des individus au cours du 1er semestre sur l’ensemble de la journée, est 7 ans plus jeune que l’âge moyen mesurées sur les audiences live (54 ans).
On retrouve ce même écart d’âge moyen (7 ans) entre TV linéaire et TV délinéarisée dans d’autres grands pays européens (UK, Espagne). En Espagne, les âges moyens sont les mêmes qu’en France, tandis que les téléspectateurs britanniques sont plus âgés de 2 ans aussi bien en live qu’en différé.
En France, les téléspectateurs exclusivement online sont-ils nombreux ?
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Le Chiffre de la semaine : un institut, une étude, un chiffre
9 Novembre 2018 Le chiffre Média de la semaine 1,9 million. Chaque jour, selon l’étude Global TV de Médiamétrie[19] (avril-juin 2018), 1,9 million d’internautes sont des téléspectateurs exclusivement online : ils utilisent uniquement un ordinateur, un mobile ou une tablette pour regarder la TV, en direct ou en différé. Si on les ajoute aux 42,7 millions de téléspectateurs quotidiens utilisant un écran TV, on obtient un un total de 44,6 millions de téléspectateurs quotidiens. Parmi ceux-ci, 5 millions utilisent un écran internet (ordinateur, mobile ou tablette), dont 3,1 millions dupliquent avec l’écran TV sur la même journée. Sur ces écrans internet, 65% du temps passé à regarder des programmes TV est consacré à les regarder en live.
6 Novembre 2018 Le chiffre Conso de la semaine 47%, c’est la proportion de Français ayant le sentiment d’avoir dépensé plus pour leur alimentation au cours des 6 derniers mois qu’auparavant, alors que 17% ont le sentiment d’avoir dépensé moins, selon une étude Ifop menée les 30 et 31 octobre. C’est le premier poste de dépenses pour lesquels les Français estiment avoir dépensé plus au cours des 6 derniers mois, devant le chauffage et l’énergie (41%). A contrario, sur la même période, les personnes interrogées disent avoir rogné sur leurs dépenses de voyage (48%), d’habillement (52%) et de loisirs (54%).
22 Octobre 2018 Le chiffre Star de la semaine 16%, c’est la proportion de Français de 18 à 34 ans qui ont l’intention d’acheter l’album posthume de Johnny Hallyday, selon une étude Ifop[20] effectuée les 16 et 17 octobre. Cette proportion est inférieure (12%) chez les plus de 35 ans. Elle est de 13% sur l’ensemble des Français dont 4% d’achat «certain» et 9% d’achat «probable». Les plus intéressés sont les hommes (15% vs 11% des femmes), les ouvriers (21%), les franciliens (17%) et les habitants du Nord-Est de la France (16%).
15 Octobre 2018 Le chiffre Sport de la semaine 62%, c’est la proportion de Français qui trouvent que la Ligue 1 de football est un championnat ennuyeux, selon une enquête Odoxa[21] menée les 4 et 5 octobre 2018. Mais cette proportion descend à 30% chez les amateurs de foot. La grande majorité de ceux-ci (72%) estiment que «le championnat est déjà joué, le PSG terminera en tête du classement». Les autres clubs favoris pour terminer sur le podium sont Lyon puis Marseille, devant Lille, Monaco, Saint-Etienne et Bordeaux. Les fans de foot prévoient que les clubs d’Amiens et de Guingamp seront relégués en Ligne 2 la saison prochaine.
7 Octobre 2018 Le chiffre Retail de la semaine +12%, c’est la progression des circuits spécialisés et e-commerce dans le domaine des fournitures scolaires pour la rentrée des classes (semaines 27 à 37) alors que les circuits GSA enregistrent un recul de -3%. Selon GfK[22], l’ensemble du chiffre d’affaires des fournitures scolaires est quasi stable à -0,2%, avec près de 600 M€ enregistrés en 11 semaines d’activité. Les produits stars de la rentrée sont les surligneurs (+6,6% en CA), les rollers avec recharges (+5,1%), les cahiers d’écriture (+3,1%), les protège-documents (+2,5%) et les gommes (+2,4%), tandis que les CA des protège-cahiers et des stylos plumes sont en chutes respectives de -10,6% et -9,4%.
23 Septembre 2018 Le chiffre Economie de la semaine +0,7%, c’est la progression du pouvoir d’achat des ménages français au 2ème trimestre 2018 selon l’Insee[23], après un recul de -0,5% au 1er trimestre[24]. Cette évolution est la résultante du revenu disponible brut des ménages qui se redresse en euros courants au T2 2018 (+1,1% après +0,1% au T1) et du ralentissement de la hausse des prix de la consommation des ménages (+0,4% au T2 après +0,6% au T1). Par ailleurs, le baromètre annuel CSA Research/Cofidis[25], mené fin juin, révèle une augmentation de 6 points en un an de la proportion des Français (54%) déclarant que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois. Une hausse qui touche notamment les seniors de 65 ans et plus (74%, +10 points).
17 Septembre 2018 Le chiffre Pub & Auto de la semaine 10,8%, c’est la part de l’impact de la publicité TV dans la désirabilité des marques automobiles en France, parmi 33 points de contact testés dans l’étude déclarative Connect Car 2018 de Kantar TNS[26]. La pub TV est le deuxième point de contact le plus influent, juste derrière… les véhicules vus dans la rue. Les autres points de contact médias les plus influents sont les sites web des constructeurs (5%), la recherche sur Internet (4,3%) et les articles et tests des magazines auto (3,1%). La pub online ne pèse que 0,4% et les pages des réseaux sociaux 0,6%.
10 Septembre 2018 Le chiffre Gaming de la semaine +10% seulement, c’est – selon Newzoo[27] – la croissance des revenus des sociétés de gaming basées en Chine, au 1er semestre 2018 par rapport au S1 2017. L’an dernier, leur chiffre d’affaires avait pourtant progressé de +50%. L’explication de ce ralentissement vient des nouvelles réglementations gouvernementales qui ont bloqué, au printemps, les autorisations de licence pour les nouveaux jeux. Officiellement, les motivations du gouvernement chinois sont guidées par un souci de la santé des enfants : réduire leur temps de jeu pour réduire les risques de myopie. Cela lui permet aussi de renforcer son contrôle sur un marché devenu majeur au sein de l’industrie des médias et du divertissement.
1er Septembre 2018 Le chiffre Data de la semaine -22%, c’est l’évolution du nombre de cookies 3rd Party recensés par page sur les sites internet d’actualité, en Europe, depuis la fin de la mise en place du RGPD, selon une étude de Reuters Institute[28] menée avec l’Université d’Oxford, relayée par eMarketer[29]. Cette baisse atteint -33% en France et jusqu’à -45% au UK (comparaison juillet 2018 vs avril 2018). Une autre étude, menée en août par Marketing Week et Toluna, relayée aussi par eMarketer[30], révèle que 65% des internautes britanniques n’ont pas perçu de changement dans leur expérience générale avec les marques et seulement 27% ont senti une amélioration.
27 Août 2018 Le chiffre Publicité de la semaine +9,5%, c’est l’évolution au 1er semestre 2018 (vs S1 2017) du volume de publicité diffusé sur les chaînes TNT en France, selon le baromètre du marché publicitaire TV du CNC[31], basé sur les données de Kantar Media. Les plus fortes progressions concernent Chérie 25 (+53%) et TF1 séries films (+26%) qui font désormais partie des chaînes TV qui diffusent le plus de pub. De leur côté, les 6 chaînes historiques ont diffusé 3,2% de publicité supplémentaire, avec des évolutions contrastées : -10,5% sur France 3 contre +11,2% sur M6, qui diffuse désormais plus de publicité que TF1 (en hausse de +2,7%).
16 Août 2018 Le chiffre Mobile de la semaine +15%, c’est l’évolution au 2ème trimestre 2018 (vs T2 2017) du nombre de numéros conservés lors d’un changement d’opérateur, soit 2,1 millions au T2 2018 et 4 millions au 1er semestre, selon l’Observatoire des Services mobiles de l’Arcep[32]. Celui-ci relève aussi que le nombre de clients sans engagement vis-à-vis de leur opérateur mobile progresse depuis 6 ans : fin juin 2018, 74,2% des forfaits résidentiels sont libres d’engagement.
12 Août 2018 Le chiffre Santé de la semaine 24% des internautes français sondés en mars 2018 par OpinionWay pour Sofinco[33], utilisent au moins un de ces 3 types d’outils de mesure de la santé : application mobile de suivi d’activité physique, de tests santé (13%), objets connectés de suivi d’activité physique (12%), application mobile de suivi budgétaire des dépenses de santé (5%). En un an, cette proportion a augmenté de 8 points, grâce au boom des applis mobiles santé.
5 Août 2018 Le chiffre Média de la semaine 22,4%, c’est la part d’audience de TF1 en juillet sur les 4 ans et plus, selon Médiamétrie[34]. Suite à un mois de juin à 21,6%, également favorisé par la Coupe du Monde de foot et les performances des Bleus. Sur l’ensemble de la saison sept.17/juin 18[35], la PDA de TF1 était de 20,23% et, en juillet 2017, elle était de 18,8%. C’est le meilleur score mensuel de TF1 depuis des lustres. Si le Mondial n’a guère boosté le moral des Français (cf ci-dessous), il aura au moins apporté le sourire à la première chaîne de France et à ses annonceurs.
30 Juillet 2018 Le chiffre Société de la semaine Interrogés 3 ou 4 jours après la victoire des Bleus par l’Ifop[36], seulement 15% des Français se disent plus optimistes grâce au Mondial 2018, quand ils pensent à l’avenir, alors qu’ils étaient 54% en juillet 1998. Et 24% pensent que cela contribuera à améliorer les relations entre les Français issus de l’immigration et les Français non issus de l’immigration (vs 54% en juillet 1998). Sur ce dernier point les hommes sont plus optimistes que les femmes : 27% vs 21%.
22 Juillet 2018 Le chiffre économique de la semaine +23,2 points, c’est le niveau de moral des consommateurs mesuré par GfK pour les 28 États membres de l’Union européenne sur le 2ème trimestre 2018, dans son baromètre GfK Climat de consommation en Europe[37]. Il progresse de +2,6 points par rapport aux données de mars 2018, et c’est le niveau le plus élevé depuis novembre 2007.
9 Juillet 2018 Le chiffre Sport de la semaine 27% des Français sondés, les 2 et 3 juillet derniers, par BVA[38] se déclarent intéressés par le Tour de France, un intérêt en baisse de 5 points par rapport à 2015. L’appartenance au patrimoine français (61%) et la beauté des paysages traversés (53%) sont les principales raisons d’intérêt pour le Tour, loin devant l’intérêt sportif de la compétition (31%) et les efforts des coureurs (28%).
2 Juillet 2018 Le chiffre Drink de la semaine 25% des Français sondés par YouGov[39] désignent le vin rosé comme étant la boisson alcoolisée qu’ils consomment le plus pendant l’été. Le rosé devance de peu la bière (23%) et de loin le cidre (6%), les cocktails (5%), le vin blanc (4%), le vin rouge (4%), les apéritifs (4%) et le champagne (2%). Par ailleurs, le mojito reste nettement le cocktail préféré des Français de 18 ans et plus.
25 Juin 2018 Le chiffre Sport/Auto de la semaine 31% des Français sondés par Odoxa[40] affirment suivre le championnat du monde de F1 (dont 25% un peu et 6% beaucoup). L’intérêt pour la F1 a baissé en 20 ans : parmi la moitié des Français affirmant s’être déjà intéressé à la F1, 79% affirment qu’ils la suivent moins qu’il y a 20 ans. Les amateurs actuels de F1 eux-mêmes le disent aussi à 71%.
18 Juin 2018 Le chiffre Foot de la semaine Selon une étude Ipsos[41], 23% des sondés dans 27 pays à travers le monde pronostiquent la victoire de l’Allemagne à l’actuelle Coupe du Monde de football en Russie. Ils étaient interrogés en avril-mai, donc avant le 1er match de la Mannschaft (défaite face au Mexique). L’Allemagne devance le Brésil (21%) puis l’Espagne (11%), l’Argentine (8%), la France (4%), le Portugal (3%), l’Angleterre (3%) et la Russie (2%).
11 Juin 2018 Le chiffre Food de la semaine 42% des Français pourraient être végétariens : 16% sans problème (dont 1% le sont déjà) et 26% avec difficulté, contre 58% qui ne pourraient pas devenir végétariens, selon une étude Ipsos[42].
4 Juin 2018 Le chiffre Food de la semaine 30% des Français font très attention à l’origine de la viande qu’ils consomment et 44% font plutôt attention, contre 24% qui ne font pas attention, selon une étude Yougov[43].
25 Mai 2018 Le chiffre Média de la semaine Selon le RAJAR[44], le digital a dépassé la moitié du temps d’écoute radio au UK (51%) au 1er trimestre 2018. Alors qu’en France, sur la même période, les supports digitaux ne représentent que 12,2% du volume total d’écoute de la radio, selon Médiamétrie[45].
22 Mai 2018 Le chiffre Retail de la semaine
Dans les magasins, 9% des Français utilisent de manière systématique les caisses automatiques en libre-service et 22% ne les utilisent jamais Selon une étude YouGov menée en mai 2018[46]
15 Mai 2018 La tendance de la semaine
Les Français se sentent sénior de plus en plus tôt : à 64 ans en 2018 vs à 67 ans en 2017 et à 69 ans en 2016 ! Selon le baromètre Cogedim Club, réalisé par l’Ifop[47] auprès des 55 ans et plus
11 Mai 2018 Le chiffre Sport de la semaine
Football : 70% des supporters de l’OM estiment que le PSG a fait une bonne saison tandis que 84% des supporters du PSG estiment que l’OM a fait une bonne saison Selon une étude Harris Interactive menée le 4 mai 2018[48]
9 Mai 2018 Le chiffre mobile de la semaine 157 milliards de dollars US : les dépenses mondiales des consommateurs sur les app stores en 2022 (+92% vs 2017) soit 26 dollars par device, selon les prévisions de AppAnnie[49]
4 Mai 2018 Le chiffre inquiétant de la semaine 39% des Français (sondés dans l’étude OpinionWay pour Hadopi[50]), consommateurs de musique, films ou séries TV, ont une consommation illégale sur au moins un de ces types de contenus
2 Mai 2018 Le chiffre coquin de la semaine 16% des Françaises ont déjà ressenti du désir pour une autre femme, et 20% des 18-25 ans,
selon une enquête Ifop (pour Référence Sexe)[51] sur les fantasmes autour du sexe entre femmes
27 Avril 2018 Le chiffre féministe de la semaine 58% des Françaisse définissent comme féministes : 68% des femmes et 46% des hommes.
C’est 8 points de plus qu’en 2014, selon une étude Harris Interactive[52]
24 Avril 2018 Le chiffre Food de la semaine Selon YouGov[53], 14% des Français ont déjà goûté à des insectes (dont 6% plusieurs fois) :
. 62% des Français ont déjà entendu parler de la tendance des insectes dans la restauration
. et 22% de ceux-ci en ont goûté
17 Avril 2018 L’étude choc de la semaine 62% des 18-30 ansont été exposés pour la première fois à de la pornographie avant l’âge de 15 ans, dont 31% avant 13 ans et 11% avant 11 ans (étude OpinionWay/20 Minutes[54])
13 Avril 2018 La prévision de la semaine Havas Group[55] prévoit une croissance de +2,8% pour le marché publicitaire média au 2ème trimestre 2018 (vs T2 2017) avec notamment +9,1% pour Internet, +1,8% pour la TV et +1,5% pour l’OOH
10 Avril 2018 La bonne nouvelle de la semaine
Produits de grande consommation en Europe : la croissance à son plus haut niveau depuis 6 ans, selon Nielsen[56]
Emmanuel Charonnat
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TV payante : tempête OTT sur la France ?
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Emmanuel Charonnat
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Les téléspectateurs de TV payante pourraient résilier leur abonnement pour regarder leurs programmes autrement… Une tribune de Philippe Bailly, Président de NPA Conseil
[57]« Le Tourbillon. Au-delà du retentissement mondial que Jeanne Moreau a donné à la chanson de Jules et Jim, le terme n’est pas loin sans doute de résumer ce que ressentent les professionnels de la télévision payante. Tant la dynamique technologique, les jeux d’acteurs, la transformation des usages et l’évolution du cadre juridique semblent parfois rendre illusoires les certitudes d’hier et imprévisible la donne du lendemain. Indispensable, dès lors, de distinguer invariants, changements optiques et véritables mutations pour rendre à l’ensemble un peu de lisibilité.
S’agissant des invariants, la valeur de rareté est – paradoxalement – la plus évidente. En rendant plus facile l’accès aux programmes anciens, en même temps qu’il facilite la production comme la diffusion de contenus nouveaux, le numérique crée une situation d’hyper abondance souvent soulignée… en même temps qu’il accroit la valeur perçue de l’inédit. L’audience des évènements sportifs continue à se situer au plus haut et, d’après le Baromètre de la consommation NPA Conseil/ Harris Interactive, le classement des programmes les plus visionnés par les Français en SVoD est presqu’exclusivement composé de nouvelles séries ou, au moins, de nouvelles saisons de franchises existantes. Comme, en miroir, le nombre de nouvelles séries produites aux Etats-Unis a d’ailleurs atteint un nouveau record en 2017 : 487, d’après les données de FX Networks.
La valeur de référencede l’écran TV constitue l’autre constante. Qu’il tire les bénéfices des évolutions techniques permettant d’améliorer en permanence l’expérience utilisateur (écrans plus grands et plus fins, banalisation de l’UHD, montée en puissance des barres de son et autres équipements de home cinéma…), ou du goût persistant au visionnage partagé, donc plus confortable sur le téléviseur. Ce dernier concentre 60% de la consommation de SVoD d’après NPA Conseil et Harris.
La substitution du linéaire par le «à la demande» apparaît moins essentielle, s’agissant particulièrement des offres thématiques qui ont de tout temps constitué le cœur de promesse de la télévision payante. Coté métier, la nécessité de proposer les programmes les plus adaptés représente un point commun aux «chaînes classiques» et à la SVoD. Il n’est que de voir par exemple la façon dont Netflix concentre ses sorties de séries majeures le vendredi (favorisant ainsi le binge viewing du week-end) pour comprendre que la notion de programmation n’est pas non plus indifférente à la SVoD. Côté usages, start over, reverse EPG, live, catch up et SVoD constituent dans l’esprit du téléspectateur un tout, qui lui garantit un accès plus souple au programme, sans se soucier de considérations juridiques (chronologie des médias particulièrement) qui lui sont étrangères. OCS – dès sa création en 2008 – ou, plus récemment, My Nickelodeon Junior, TFou Max et Gullissime, intégrés aux bouquets des opérateurs au même titre que des chaînes, et, côté distributeur, Now TV (Sky), MyCanal ou Pickle TV (Orange) l’ont bien intégré.
Restent les vrais game changers et, au premier chef, l’OTT.
Généralisation du haut et très haut débit aidant, celui-ci permet à l’éditeur de proposer son service au consommateur final, indépendamment de tout référencement par un FAI ou un distributeur audiovisuel, et avec une facilité croissante de pouvoir le visionner sur «l’écran roi» grâce aux dongles (Chromecast…) et autres streaming box (Apple TV, Roku…). Aux Etats-Unis, d’abord, chaînes et producteurs ont multiplié les offres direct to consumer (Warner/Turner/HBO, Viacom/CBS/Showtime, Starz, Disney/ESPN…), suivis par les opérateurs eux-mêmes (ATT/Direct TV Now, Comcast/Xfinity Instant, Dish/Sling TV…), soucieux de prévenir les mouvements de cord cutting… mais créant ainsi les risques d’en accélérer l’ampleur.
Ce n’était là que la première étape du mouvement de recomposition-disruption, car l’entrée dans le jeu audiovisuel d’acteurs qui lui étaient étrangers – et notamment la montée en puissance des distributeurs – va changer la donne. Le service Amazon Prime Video a été d’abord considéré comme un goodie destiné à aider à l’acquisition d’abonnés pour l’offre Prime. Cependant, les investissements consentis dans l’acquisition de catalogue et dans les créations originales, le développement de l’activité de distribution de services tiers (Amazon Channels) et l’activité croissante de vente d’espaces publicitaires se traduisent dans les comptes du groupe par des lignes de revenus de plus en plus significatives. Alibaba ou Rakuten semblent disposés à marcher dans les traces du groupe de Jeff Bezos.
Et, la puissance financière de ces nouveaux entrants leur permet de penser leur stratégie au niveau mondial, là où cadre juridique (la territorialité des droits) et usages des acteurs avaient jusqu’alors limité les déploiements internationaux.
Quant à la France, elle est jusque-là restée relativement épargnée par cette nouvelle tempête, parce que la pénétration – sans équivalent – des «autoroutes» triple play (internet, téléphone fixe, télévision) limite pour le consommateur la tentation des «itinéraires bis» OTT. Mais pour combien de temps ?»
Philippe Bailly [58]
Philippe Bailly est Président de NPA Conseil. NPA Conseil est un cabinet de conseil stratégique et opérationnel au service de la transformation numérique
« TV : la roue réinventée …», une tribune de The Wit
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Si le contenant (le format) change constamment, que dire du contenu ?… une tribune de Bertrand Villegas, cofondateur de la société de veille The Wit
[65]« En télévision actuellement, plus la technologie bouscule, plus le contenu recule. Alors que l’ancien monde est censé s’effondrer, les gens regardent toujours le même genre de programmes, mais un peu différemment. Koh-Lanta, The Voice, Game of Thrones, en direct, en replay ou en clips commentés. La disruption numérique touche finalement surtout la taille des écrans et leur accessibilité. Les programmeurs et développeurs du web ne connaissent rien à la programmation et au développement de concepts télé. Ils ne l’ont jamais regardée. Tout ça (ce discours 24/7 sur la fin annoncée de la télé) pour quoi ? Pour que YouTube relance la mode des bêtisiers, Facebook le direct, Instagram et Snapchat les photos retouchées ? A part la perspective de la réalité virtuelle dans laquelle peu d’yeux ont encore envie de plonger, le paradigme du programme télé (ou vidéo dirons-nous pour nous adapter) n’a pas changé. Le contenu télé prouve la validité et la pérennité de son modèle quand le contenant doit être constamment actualisé.
Le format change, mais pas les “formats”. La production et la distribution évoluent, mais pas vraiment les idées. Suivons l’exemple chinois pour démythifier ce rêve dans lequel le numérique devait tout révolutionner. Les Chinois ne se sont pas cassé la tête: ils ont tout mélangé. Les programmes, fiction ou flux, sont multi-plateformes à la naissance: ils peuvent être vus simultanément ou en différé, à la fois sur un diffuseur télé traditionnel et sur un service VOD (qui ne fait pas que de la VOD mais du live streaming aussi). Ainsi les commentaires, l’interactivité apportées par le numérique peuvent-ils être (ou pas) intégrés au visionnage d’un programme “télé”. Netflix, Amazon, YouTube, Twitter, Facebook, Messenger, branded content et préfinancement intégral par la publicité … les Chinois en ont créé leurs propres versions de nos passions et généralement concentré le tout dans un smartphone avec quasiment une seule porte d’entrée : l’application WeChat bonne à tout faire. Ils ont sauté des étapes: pas de disruption, mais la grande fusion. C’est probablement ce qui nous attend: la grande simplification. Programmes courts, programmes longs, peu importe le flacon, l’ivresse est au fond du programme dit de “télévision”.
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Et qu’y voit-on en ce moment à l’étranger ? Des nouveautés donnant l’impression que les jeunes créateurs ignorent que beaucoup de choses ont été diffusées avant qu’ils soient nés. La roue est réinventée avec sincérité. Ou plus vraisemblablement : avec un volume d’offre de contenu video en pleine explosion, de toutes plateformes et de tous pays, il faut impérativement pour émerger avoir l’air familier, instantanément résonner. Le numérique est devenu l’ère du contenu déjà-vu, ou mieux: ayant un air de déjà vu… Netflix fonctionne ainsi: la recommandation “vous avez aimé ceci, donc vous aimerez sûrement cela” engendre une consommation conformiste et une création #metoo globalisée. Les têtes d’affiche de la fiction SVOD sont des héros Marvel qui hantent la culture populaire depuis des années. La circulation accélérée des contenus a contribué à colorer toutes les séries policières des 5 dernières années du même ton “Nordic Noir” blanc comme neige, sombre comme nuit et froid comme là-bas (même au Mexique), et à faire du trafic de drogue un business télévisuel universel (même là où le pavot ne pousse pas). Même tendance dans le divertissement: Netflix vient de relancer, sans chercher à en rénover l’écriture, Queer Eye un format qui avait défrayé la chronique il y a 15 ans sur ce qu’on appelait le petit écran. C’est encore le primat de l’IP, intellectual property (les Chinois ont très bien compris le sens de cet acronyme anglais) qui engendre de plus en plus de séries s’inspirant de faits réels ou de personnages ayant réellement existé. Les “biopics” sur la vie d’icônes de la culture populaire (sport, chanson…) ont actuellement de l’avenir parce qu’ils rappellent le passé. Les producteurs rachètent, époussètent, remettent sur le marché des antiquités de grande valeur (Tournez Manège, Une famille en or…) et tentent de ralentir le processus de vieillissement de joyaux trop récents pour être oubliés (Masterchef, Danse avec les stars…) . C’est plus qu’un signal faible qui est envoyé dans le monde entier : la marque, la marque, la marque ! est la priorité pour produire un programme familier. On se connaît ? On vous a déjà vu ? doit-on pouvoir demander d’un bon contenu. »
Bertrand Villegas[67]
Bertrand Villegas est co-Fondateur de The Wit.
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La consommation TV live sur écran TV pèse encore 83% de toute la consommation télévision/vidéo des 15 ans et plus, selon les estimations de Médiamétrie
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