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TV, vidéos courtes, réseaux sociaux, jeux vidéo… ces autres moyens d’écouter de la musique

Les réseaux sociaux, vidéos courtes et jeux vidéo jouent un rôle prescripteur fort pour l'achat de supports physiques, de billets de concerts ou vers les plateformes de streaming
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Focus sur les nouvelles créations publicitaires liées à l’inflation

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Actualités,Médias | Pas de commentaire

Etude exclusive Kantar pour Adforecast#7 : le nombre de nouvelles créations liées au discours prix, à l’inflation et au pouvoir d’achat, a explosé au S1 2023 (+53%) après avoir bondi de +21% au S2 2022

Lors de la conférence Adforecast #7, Léopold Sarthou, Insights Manager chez Kantar, a présenté une étude réalisée spécialement pour la conférence, intitulée «Inflation et publicité: les tendances créatives» avec un volet quanti et un volet quali. Voici les données qu’il a présentées.
Vous pouvez aussi regarder le replay d’Adforecast ici [3] (il intervient à partir de la 78e minute).

L’analyse quantitative porte sur les nouvelles créations publicitaires, pigées par Kantar (TV, radio, presse, OOH et vidéo instream) et relatifs à un discours prix (ex: présentation d’un prix, d’une promotion) ou aux mots-clés «inflation» ou «pouvoir d’achat».

Le nombre de ces nouvelles créations a explosé au 1e semestre: +52,6% entre S1 2022 et S1 2023.
Il avait déjà augmenté de +9,4% en 2022 et surtout de +21,4% entre le S2 2021 et la S2 2022.

[4]

Ces nouvelles créations liées au prix, à l’inflation et au pouvoir d’achat se concentrent majoritairement en radio (55% au S1 2023) mais moins que les années précédentes (61% en 2022, 67% en 2021).
Les créations en TV (26%, +3 points vs 2021) et vidéo (14%, +10 points vs 2021) prennent de l’importance.

[5]

Au S1 2023, la distribution généraliste a concentré 49% de ces nouvelles créations et la distribution spécialisée 12%, mais d’autres secteurs émergent, comme l’automobile (11%) et le secteur tourisme/ restauration (8%).

[6]

Les 9 annonceurs ayant lancé le plus de nouvelles créations liées au prix, à l’inflation et au pouvoir d’achat sont tous des grandes enseignes de distribution généraliste, Lidl en tête devant Intermarché, Carrefour et E.Leclerc. Un annonceur auto, Fiat, complète le top 10.

[7]

Vous pouvez retrouver ici dans le replay (78e minute) [3] l’ensemble de la présentation, y compris le volet qualitatif de l’étude.

Emmanuel Charonnat


Ce qu’il faut retenir

. Le nombre des nouvelles créations liées au prix, à l’inflation et au pouvoir d’achat a explosé au S1 2023 (+52,6% vs S1 2022) après avoir bondi de +21,4% au S2 2022 (vs S2 2021)

. Ces nouvelles créations se concentrent majoritairement en radio (55% au S1 2023) mais moins que les années précédentes, les créations en TV (26%) et vidéo (14%) prenant de l’importance

. La distribution généraliste a concentré 49% de ces nouvelles créations et la distribution spécialisée 12%, mais d’autres secteurs émergent, comme l’automobile (11%) et le tourisme/ restauration (8%)

. Les 9 annonceurs ayant lancé le plus de nouvelles créations liées au discours prix sont tous des grandes enseignes de distribution généraliste (Lidl en tête) et Fiat complète le top 10


Lire aussi :

. tous nos articles sur AdForecast [8]

. Marché pub 2023/2024: les prévisions de Magna (Mediabrands) mises à jour pour AdForecast#7 [9] (octobre 2023)

. Adforecast#7, Impacts de l’inflation : le replay de la conférence du 5 octobre [3] (octobre 2023)

Impacts de l’inflation : la part de voix à tout prix? (enquête CB Expert) [10] (octobre 2023)

Croissance du marché publicitaire en 2024: l’incertitude absolue [11] (octobre 2023)

«Nous sommes à un point de basculement», une interview de Mathieu Morgensztern (GroupM) [12] (octobre 2023)

Marché pub 2023: les tendances sectorielles impactées par la fracture sociale [13] (octobre 2023)


Bilan S1 2023 de la pub digitale en France: ralentissement de la croissance à +5%

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Marketing | Pas de commentaire
Alors que le Retail Search et l'Audio Digital affichent toujours des dynamiques impressionnantes, la Vidéo devient majoritaire au sein du Display et sauve un Social Media en berne
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Poussée des inquiétudes liées à l’IA en France, notamment concernant la véracité des informations

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Marketing | Pas de commentaire
La majorité des Français pensent que l’intelligence artificielle dépassera un jour l’intelligence humaine
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La part des mineurs fréquentant des sites adultes a fortement progressé ces dernières années

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Médias | Pas de commentaire
Dès l'âge de 12 ans, plus de la moitié des garçons se rendent sur des sites adultes en moyenne chaque mois
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Vidéo et multiscreen advertising : quels nouveaux usages et domaines d’application?

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Marketing,Médias,Public | Pas de commentaire

Jeudi 24 mars se tenait le webinar Topic of The Month, lors des Ratecard Days, autour de la publicité vidéo multiscreen.
CB Expert focus techno en partenariat avec Ratecard.

Jeudi 24 mars dernier se tenait le webinar Topic of The Month lors des Ratecard Days #19. Ce mois- ci, les intervenants ont échangé autour des nouveaux usages et des domaines d’application de la publicité vidéo multiscreen (replay disponible ici [17]). Voici un aperçu des interventions.


[18]Vidéo = attention
«Pour être entendu et percutant, un annonceur doit disposer de temps. A l’inverse d’une bannière, la vidéo donne le temps de raconter une histoire. Pour cette raison, la vidéo a toujours été la reine de la publicité y compris en offline (TV). Aujourd’hui, avec la convergence des différents outils présents et grâce au digital, la vidéo s’impose comme un format publicitaire dominant, y compris pour des acteurs de la presse qui ne faisaient autrefois que du texte […] Dans un monde parfait où les gens seraient conscients du modèle économique en TV/vidéo, une voix off présenterait clairement l’annonceur qui «nous offre le film du soir» ou le contenu visionné.»

ViewPay – Marc Leprat, Co-Founder & CEO

[19]


[20]Un désamour de la TV mais pas uniquement…
«Les usages évoluent. La TV linéaire est délaissée. Les Français passent 20 minutes de moins chaque jour devant la TV par rapport à 2017. De plus, l’audience TV est vieillissante: 53% des téléspectateurs français ont plus de 50 ans. Les autres audiences cibles se retrouvent quant à elles en partie sur les réseaux sociaux dont YouTube mais aussi sur des supports tels que la CTV. En outre, 85% des personnes interrogées dans le cadre d’une étude, déclarent préférer regarder la TV connectée vs la TV linéaire. Il faut cependant noter une divergence sur le plan business: on compte encore 3 milliards de dollars dépensés sur la TV contre 300 millions sur la CTV.
»

Channel Factory – Fiona Alenda, Managing Director

[21]


[22]Data de recherche et publicité Vidéo Multiscreen : diffuser la bonne pub au bon moment aux bonnes personnes et sur le bon écran
«L’univers de la CTV est encore très émergent mais ne fait que grossir car on constate une volonté des annonceurs d’utiliser la data pour adresser des populations avec une publicité adaptée et ciblée. Le nombre d’applications CTV ne cesse de croître et les 5 millions de consommateurs de CTV français utilisent plus de 300 applications différentes. Il y aura un bouleversement des habitudes de ciblage en publicité vidéo. Petit à petit les annonceurs se rendent compte que la donnée basée sur la recherche permet de reconstituer des masses de population que l’on cherche en TV mais que l’on peut également retrouver sur le digital et surtout sur l’ensemble des écrans disponibles. C’est là qu’est tout l’enjeu du multiscreen

Captify – Jean Baptiste Vo, Sales Director

[23]


[24]La vidéo descend dans le funnel marketing pour aller du branding vers la performance
«Ce qui est intéressant, c’est la manière dont le format vidéo a évolué. Au départ, la vidéo online était une réplication de la TV en digital avec des spots et des attentes exclusivement branding. Désormais, par l’arrivée du social media et de la démocratisation complète de la vidéo en digital, la vidéo a de plus en plus tendance à descendre dans le funnel, notamment sur les sujets de considération (on ne parle plus uniquement de marque, on parle aussi de produit). Les annonceurs ne souhaitent plus seulement être connus, ils veulent être choisis. Il y a beaucoup plus d’interactions avec les formats, ce qui permet d’utiliser la vidéo comme moyen de rapprocher l’internaute de l’acte d’achat

RTB House – Alexandre Schont, Head of Sales

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[26]Programmatique : branding et performance
«Il faut rappeler que le fondement du programmatique est de connecter un annonceur à un utilisateur avec des outils de ciblage hyper sophistiqués. Il est vrai que la tendance était plus attrayante du point de vue de la performance, mais on a tous pu observer une grosse normalisation du premium au sein de la programmatique dont les formats vidéo. On a donc largement poussé la stratégie au-delà de la performance quand ces formats vidéo et CTV se sont intégrés. La vidéo s’impose dans le monde du branding: c’est un format à fort impact qui génère beaucoup d’engagement, à la fois visuel et sonore. En outre, les versions VAST continuent d’évoluer; il y a donc de plus en plus de fonctionnalités et d’interactions.»

Beeswax – Audrey Boisumeau, Sales Director EMEA

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[28]L’intérêt des formats courts
«Le format Vidéo online est beaucoup plus accessible, sa production est également beaucoup plus rapide et beaucoup moins chère tandis que l’inventaire externe est disponible. Quand on compare le format vidéo au format display: même sur un format court, la vidéo permet aux marques de raconter une histoire. Le format court est de plus en plus accepté par les jeunes qui sont habitués à scroller, que ce soit sur TikTok, Facebook, Instagram ou tout autre réseau social. Le format court est facile à produire et beaucoup plus toléré lors de la navigation car il interrompt moins la lecture tout en permettant de créer plus d’engagement avec l’utilisateur

Browsi – Liora Babo, VP Marketing

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en partenariat avec
[30]


Lire aussi :

tous les Focus Techno en partenariat avec Ratecard [31]

. Topic of the Month : le Native ne connaît pas la crise [32] (février 2023)

. Topic of the Month : RSE & Marketing Digital [33] (décembre 2022)

Drive-to-store : comment mesurer l’effet de vos investissements médias sur vos campagnes? [34] (novembre 2022)

Topic of the Month : le marketing contextuel et la nouvelle donne du DOOH [35] (octobre 2022)

International : comment acquérir ou déployer la French Tech Touch? [36] (septembre 2022)

Publicité digitale: la vidéo supplantera-t-elle tous les autres formats? [37] (février 2022)

Publicité vidéo : la grande bascule?

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Marketing | Pas de commentaire

Rencontres de l’Udecam : visionnez en replay la table ronde consacrée aux enjeux de la publicité vidéo et animée par Emmanuel Charonnat, directeur de CB Expert

Le 14 février dernier, j’ai eu le plaisir d’animer l’une des trois tables rondes des Rencontres de l’Udecam. Ces Rencontres étaient consacrées aux enjeux digitaux et technologiques du métier et ma table ronde à ceux de la publicité vidéo «Vidéo: la grande bascule? [38]»
Avec six intervenants de qualité :
. Laurent Bliaut, Directeur Général Adjoint Marketing et R&D, TF1 PUB,
. Emmanuel Crego, Directeur Général de l’agence média Values,
. Martin Clamart, Country Manager France, Azerion,
. Julien Le Bescond, Directeur Marketing, Fnac Darty,
. Xavier Toulemonde, Senior Commercial Director France & Belgique, Xandr (qui est aussi la régie publicitaire de Netflix),
. Julien Rosanvallon, Directeur Général Adjoint – Marketing et Expérience Client, Médiamétrie.

Voir le replay de la table ronde :

[38]

Voici le pitch de la table ronde: «La part d’audience de la télévision décline, c’est un fait. Une bonne partie des Français, notamment les plus jeunes, lui préfèrent une consommation délinéarisée, qu’elle s’opère via l’offre VOD des broadcasters ou celle, toujours plus riche, des plateformes de SVOD (Netflix, Disney +, OCS, Paramount +…). Les investissements des annonceurs suivent naturellement cette tendance, occasionnant quelques challenges pour le marché du digital. A quand une mesure qui réconcilie tout ce petit monde ? Quel rôle peuvent jouer les pure-players du programmatique pour aider les acheteurs à centraliser et automatiser leurs investissements vidéos ? Quels peuvent êtes les formats vidéo innovants qui permettront aux marques de réinventer l’expérience publicitaire ?»

Vous pouvez aussi visionner les autres tables rondes en cliquant sur ces liens :
. Table ronde «ID Publicitaire: y-a-t-il une vie après les cookies tiers? [39]».
. Table ronde «Digital Standard: pourquoi les médias digitaux doivent faire leur mue [40]».
Et retrouver ici l’ensemble des replays [41] des Rencontres de l’Udecam du 14 février.

Emmanuel Charonnat


Lire aussi :

. Bilan 2022 du display programmatique : même la vidéo est en baisse [42] (février 2023)

Bilan Display 2022 : pour la première fois, la part du programmatique recule [43] (février 2023)

La croissance du marché français de la pub digitale prévue à +6% en 2023 [44] (février 2023)

Net ralentissement de la publicité digitale en France au second semestre 2022 [45] (février 2023)

Adforecast#6, Vers l’Intelligence Média : le replay de la conférence [46] (octobre 2022)


Accès à l’ensemble des replays des Rencontres de l’Udecam [41]

Bilan 2022 du display programmatique : même la vidéo est en baisse

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Marketing | Pas de commentaire
Un tiers des investissements est généré par le Retail et l’Auto, le Tourisme affiche une croissance marquée, alors que la Grande Conso et l'Électronique grand public diminuent
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Bilan Display 2022 : pour la première fois, la part du programmatique recule

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital | Pas de commentaire
Au sein du display, l'Audio digital et les formats natifs restent en forte croissance tandis que la progression des autres formats se tasse
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Début d’un ralentissement ou montagnes russes? Les prévisions 2022/2023 de Magna pour la France

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Marketing,Médias | Pas de commentaire

AdForecast#6 : Bertrand Beaudichon, Président, Initiative France et Magna France (IPG Mediabrands), détaille et décrypte ses dernières prévisions pour le marché publicitaire média français, revues de nouveau à la baisse

A l’occasion d’AdForecast#6, nous avons proposé aux agences médias de mettre à jour leurs prévisions sur le marché publicitaire français en 2022 et 2023. Voici celles de Magna (IPG Mediabrands), présentées par Bertrand Beaudichon, Président, Initiative France et Magna France. Magna revoit – de nouveau – à la baisse ses précédentes prévisions (celles de juin [49]).


Atterrissage 2022 et prévision 2023

Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine qui a aggravé la hausse des cours mondiaux de l’énergie et des matières premières et exacerbé les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, l’ensemble des prévisions économiques pour 2022 et 2023 sont revues à la baisse. Dans sa mise à jour de juillet, le Fonds Monétaire International estime que la croissance de l’économie mondiale sera de +3,2% pour 2022 et +2,9% pour 2023, soit une baisse de respectivement -0,4 point pour 2022 et -0,7 point pour 2023, n’excluant pas «que nous soyons à la veille d’une récession mondiale deux ans seulement après la dernière».
La prévision de croissance en France est ramenée à +2,3% pour 2022 (-0,6 point) et +1% pour 2022 (-0,4 point) car, selon le FMI, «les effets de la guerre sur les principales économies européennes ont été plus négatifs que prévu», des conséquences marquées dues à «la hausse des prix de l’énergie ainsi qu’à la baisse de confiance des consommateurs et au ralentissement de l’activité manufacturière résultant de perturbations persistantes de la chaîne d’approvisionnement et de la hausse des coûts des matières premières».
De son côté, en septembre, la Banque de France a revu sa prévision de croissance pour le PIB français à la hausse à +2,6% pour 2022 (+0,3 point vs la prévision de juin, -0,2 point vs la prévision de mars) mais prévoit pour 2023, une fourchette comprise entre -0,5% et +0,8% (scénario moyen à +0,5%). En effet, la prévision 2023 est entourée de larges incertitudes liées à l’évolution de la guerre russe en Ukraine portant à la fois sur les quantités et les prix d’approvisionnement en gaz ainsi que sur l’ampleur et la durée des mesures gouvernementales de protection des ménages et des entreprises (taux d’inflation entre +4,2% et +6,9%).
Sur la période 2022-2024, l’économie française traverserait alors trois phases distinctes : une résilience meilleure que prévu au cours de la plus grande partie de 2022 ; un net ralentissement à partir de l’hiver 2023 à l’ampleur encore incertaine ; puis une reprise de la croissance économique en 2024.
Du point de vue des ménages, on constate les effets de l’inflation au travers des indicateurs de l’INSEE : la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois se situe à son plus haut niveau depuis l’été 2008, et, la part des ménages qui estiment que les prix vont augmenter au cours des prochains mois rebondit en cette rentrée et se situe bien au-dessus de sa moyenne de longue période. À l’exception d’une légère progression sur le mois d’août, l’indicateur de confiance des ménages est en baisse depuis le début de l’année et se replie en septembre à son niveau de juillet.
Ainsi, compte tenu de ce contexte, nous prévoyons que le marché publicitaire, après une forte croissance sur le premier semestre à +14,7% vs 2021 (+21,1% vs 2019) avec un effet de base certain pour les médias qui restaient en retrait l’année dernière à la même période, clôturera l’année 2022 à +5,8% vs 2021 (+27,8% vs 2019). Pour 2023, compte tenu des risques d’une récession, au moins temporaire, nous réduisons notre prévision de croissance à +5,6%, au lieu de +8% (prévision de juin [49]).

[50]

Quelle répartition par média ?

En 2022, les recettes publicitaires des médias traditionnels augmenteront de +4,5% : la télévision (+3%) et la publicité extérieure (+16 %) seront de nouveau en croissance et les recettes publicitaires seront stables pour la presse (+0,5%) et les médias audio (-0,2%).
Les recettes publicitaires de la télévision augmenteront de +3% pour atteindre 3,7 milliards d’euros, grâce la croissance continue des investissements dans la publicité numérique et ciblée (+28%), une inflation du média (à +13,8%) et les investissements supplémentaires générés par la Coupe du Monde en fin d’année. Ces facteurs de croissance devraient compenser l’érosion continue de l’audience linéaire et la faiblesse des catégories des produits de grande consommation.
La publicité extérieure devrait poursuivre sa reprise post-Covid avec des recettes publicitaires en hausse de +16% à 1,24 milliard d’euros cette année. Le segment du transport bénéficie de la reprise de la mobilité des consommateurs, des voyages et des déplacements quotidiens, ainsi que de la croissance des budgets en DOOH. Les investissements dans la publicité extérieure continuent d’être stimulés par le redressement post-Covid de ses secteurs clés tels que le cinéma, le voyage et la restauration. La publicité extérieure ne retrouvera cependant pas tout à fait son niveau de recettes publicitaires d’avant le Covid (1,31 milliard d’euros).
La publicité radio/audio affichera un léger retrait (-0,2%) en raison de la réduction des investissements du secteur automobile, son deuxième secteur le plus important, tandis que l’audience de la radio se réduit d’environ -7 % sans compensation totale via l’inflation du CPM (environ +3,5%).

[51]
Les recettes publicitaires des éditeurs de presse seront au mieux en légère augmentation (+0,5%), les recettes numériques (+8,7%) compensant la diminution des pages de publicité (-2%). Les médias traditionnels démontrent ainsi cette année, dans leur ensemble, une bonne résilience, profitant d’une forte croissance de leurs revenus numériques (+20%) qui leur permet d’afficher au global une croissance (+4,5%) moins éloignée qu’à l’accoutumée des médias numériques pure players (+6,7%).

[52]

Pour 2023, malgré des revenus digitaux qui devraient continuer à connaître une belle progression (+15,2%), les médias traditionnels devraient afficher un ralentissement à +1,3%, pénalisés par le contexte économique, des investissements plus faibles en automobile et un retrait de la grande consommation.
En l’absence d’événements majeurs, hormis la coupe du monde de rugby, la télévision linéaire devrait être stable (+0,5%) et le média continuera de profiter de la croissance continue du digital (+18%). Grâce à une hausse de +4,2%, la publicité extérieure continuera de se rapprocher de son niveau d’avant crise (-1,6% en 2023 vs 2019). Les médias presse et audio seront davantage affectés avec des baisses sur le linéaire (respectivement -5,5% et -4%) qui, contrairement à 2022, ne seront pas compensées par la hausse des revenus digitaux.
Après la forte croissance de 2021 (+37,8%), les médias numériques pure players (hors TV, radio, presse) connaissent un fort ralentissement en 2022 (+6,7%). Ceci en raison d’une combinaison de facteurs : la quasi-saturation de la pénétration et de l’utilisation des médias sociaux, et le ralentissement de l’adoption du marketing digital après que de nombreuses petites entreprises se sont lancées dans la publicité numérique en 2020 et 2021. À ceci s’ajoutent les restrictions en matière de collecte des données et de ciblage, dont l’effet sur le marché s’avère plus fort qu’anticipé. En plus de la règlementation européenne RGPD, qui constitue un frein pour les éditeurs indépendants et les plateformes programmatiques s’appuyant sur des cookies, Apple permet depuis mi-2021 aux utilisateurs de toutes les applis de refuser la collecte de leurs données pour optimiser le ciblage publicitaire affectant l’efficacité des campagnes sur les formats outstream et les médias sociaux.
Les réseaux sociaux sont particulièrement affectés par ces restrictions et les investissements publicitaires vers ces formats ont ralenti à l’échelle mondiale. Ainsi, au deuxième trimestre, Meta a publié des résultats décevants, avec pour la première fois de son histoire, un chiffre d’affaires en baisse de -1%. En raison des résultats publiés par Meta mais compte tenu aussi d’une croissance certaine de TikTok, nous estimons que le social connaît en 2022 une croissance de +2%, bien loin des taux des dernières années (+39,4% en 2021).
De la même manière, la croissance de la vidéo connaît un fort ralentissement à +6% en 2022 (+49,2% en 2021), à l’image des derniers résultats publiés par Google. Entre avril et juin 2022, Alphabet a vu son chiffre d’affaires augmenter de +13% sur un an, soit la progression la plus faible depuis le deuxième trimestre 2020. Concernant YouTube, les revenus du premier trimestre étaient en augmentation à +14% mais ralentissent fortement sur le deuxième trimestre à seulement +4,8%.
Parallèlement, on assiste à un vrai ralentissement de la demande publicitaire pour le programmatique alors que c’est ce mode d’achat qui portait la croissance du display jusque-là, particulièrement en vidéo. Ainsi, dans le baromètre e-pub sur le premier semestre, la progression des investissements réalisés en programmatique (+21%) est, assez exceptionnellement, moindre qu’en non-programmatique (+26%).
Néanmoins, de puissants facteurs organiques continueront de stimuler la croissance des médias numériques dans les années à venir. L’un des principaux est l’essor continu du e-commerce sur toutes les catégories de produits, y compris FMCG, stimulant les investissements publicitaires pour le bas du tunnel de conversion, en particulier sur les formats de type search peu ou pas dépendants de données externes. Nous estimons ainsi que le search, à +11% en 2022, maintiendra sa croissance à +12% en 2023.
Et, une fois que l’écosystème du marketing digital aura absorbé le choc RGPD+Apple et appris à vivre avec des règles plus strictes sur les données consommateurs, la croissance du social devrait de nouveau accélérer à +6% en 2023, toujours soutenue par une forte croissance de TikTok. Ceci dit, Meta vient d’annoncer le gel mondial – et jusqu’à nouvel ordre – de ses recrutements, une première en 10 ans, un vrai signe d’anticipation négative quant à la demande publicitaire à court terme.
La vidéo digitale devrait connaître en 2023 une croissance de +10% notamment via l’arrivée de la publicité sur Netflix et Disney+. Comme nous nous attendons à un fort ralentissement sur le premier semestre, les investissements que ces plateformes capteront seront, au moins dans un premier temps, issus de la VOL, s’agissant davantage d’une réorientation des budgets que de revenus incrémentaux pour le marché.
En effet, l’offre de Netflix reste encore entourée d’interrogations concernant:
• Le nombre d’abonnés qui souscriront à l’offre avec publicité et leur profil. Il s’agira probablement de jeunes, une opportunité pour Netflix sur une cible difficile à atteindre en TV. Mais il devrait aussi s’agir de personnes aux revenus modestes, auquel cas peut-être en décalage avec une offre réservée à des marques premium.
• Son attractivité compte tenu de son coût (49€ du CPM pour un 30s), bien plus élevé que ceux de la VOL et la TV.
Dans l’ensemble, si la croissance des recettes publicitaires des médias numériques ralentit en 2022 (vs 2021), elle connaîtra une accélération en 2023 (+8,6%) permettant au marché publicitaire, dans un contexte encore extrêmement incertain – au moins pendant le 1er semestre – d’atteindre une croissance de l’ordre de +5,6% vs les +8% que nous prévoyions lors de notre dernier forecast en juin dernier.

Bertrand Beaudichon, Président, Initiative France et Magna France (IPG Mediabrands)


Voici les prévisions de quatre agences médias, mises à jour début octobre (sauf GroupM : mi-septembre), et de CB Expert, pour l’ensemble du marché publicitaire média en France :

[53]


Lire aussi :

tous nos articles sur Adforecast [8]

. Bilan marché pub S1 2022: les 5 médias historiques progressent mais ne retrouvent pas tous leur niveau d’avant-crise [54] (septembre 2022)

. Marché pub mondial en 2022: Zenith et surtout Magna revoient leurs prévisions à la baisse [49] (juin 2022)

Bilan S1 2022 de la pub digitale en France: la croissance accélère [55] (juillet 2022)

Prévisions marché pub média versus Réalisé 2021 : Bravo à Zenith! [56] (mars 2022)

Prévisions 2022 du marché français de la com’: les pertes de 2022 seront effacées [57] (mars 2022)

Marché pub français en 2021 : un bilan bien plus haut que prévu [58] (mars 2022)

La croissance du marché français de la pub digitale prévue à +18% en 2022 [59] (février 2022)

Marché pub mondial : Dentsu prévoit encore +15% de croissance pour le Digital en 2022 [60] (janvier 2022)

Marché pub mondial : une croissance à un chiffre à partir de 2023 pour le Digital [61] (GroupM, décembre 2021)

Marché pub mondial et France: les prévisions 2021/2022 de Magna doublent la mise [62] (décembre 2021)

AdForecast#5 : les prévisions 2021/2022 de CB Expert et de 4 agences médias [63] (octobre 2021)

Adforecast#5 : le replay de la conférence [64] (octobre 2021)

. AdForecast#5 : les prévisions 2021/2022 de Magna pour la France [65] (octobre 2021)