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Les Français et les assistants vocaux : notoriété, intérêt, attentes et freins

Les premières craintes des Français sont de voir leurs données piratées par des hackers et ne pas maîtriser l'utilisation de leurs données personnelles
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24 heures de la vie d’un journaliste… en 2030

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Médias,Public | Pas de commentaire

IA et médias : Sandrine Cathelat et Mathilde Hervieu, de l’Observatoire Netexplo, imaginent la journée d’un journaliste dans une douzaine d’années


Sans présager ce que seront les médias dans 12 ans, Sandrine Cathelat et Mathilde Hervieu de Netexplo ont imaginé la journée d’un journaliste en 2030. Si ses tâches quotidiennes seront facilitées par l’intelligence artificielle, certaines questions, tel son libre-arbitre seront posées.

7h30

Simon ouvre les yeux sous le doux chant d’oiseau produit par le réveil de son smartphone qu’il éteint d’un sourire (Earbud Smile Controller). Sous la douche, il écoute la revue de presse concoctée spécialement pour lui par son IA en fonction de ses centres d’intérêts, de son humeur et de son agenda du jour. Et si l’IA détecte qu’un sujet retient plus particulièrement son attention (Cognitive Hearing Aid), elle lui proposera sur son miroir connecté des contenus multimédia, pour aller plus loin. Il va pouvoir visionner une vidéo sur son miroir, en lissant sa barbe pourquoi pas ! ou obtenir les liens vers les personnes qui peuvent nourrir les sujets qui l’intéressent. Ces contenus il pourra également choisir de les consulter projetés en hologramme sur sa table de cuisine, tout en avalant son petit déjeuner (Hololamp). Enfin son fil IA complice lui proposera des contacts intéressant pour approfondir ces sujets ! Simon acquiesce, rencontrer Anna a du sens ! Il laisse le soin à son IA de rentrer en contact et de commencer la conversation à sa place. L’IA complice prendra rendez-vous si elle juge cette rencontre utile !(TinderBox)
Voilà Simon armé pour attaquer sa journée !


Enjeux

Création et diffusion d’une information utile : La sélection de l’information se fait à partir de critères variés (profil, émotions, évènements contextuels) : quid de l’accès aux données personnelles ? La diffusion se fait aussi via des supports variés et s’adaptent au contexte vécu par l’usager. L’information ne s’interrompt jamais mais se transforme en interaction intime avec l’usager et l’environnement.

Filter Bubble : Au nom de la personnalisation, des algorithmes observent nos goûts et suggèrent de nouvelles « découvertes ». Nous entrons dans un renversement de la culture digitale : la fenêtre ouverte sur un monde à explorer devient un miroir de nos préférences. Nous voilà confortés dans nos idées et nos goûts, chacun ne voit que ce qu’il aime déjà et évite tout ce qui pourrait l’interpeller, le questionner, le stimuler. C’est à la conception des algorithmes de sélection de l’information qu’il faut réfléchir au sens (à la vision et à l’ambition) que portera cet algorithme. Après il est souvent trop tard ! Quelle expérience d’usage voulez-vous proposer à vos lecteurs-auditeurs ? quelle aventure pour servir quels objectifs ? Ce n’est pas affaire de technologies mais bien de décisions humaines qui interviennent au moment du codage !


8h30

En route vers le travail ! Dans le métro, Simon profite de son trajet pour visionner les photos de sa fête d’anniversaire du week-end dernier. Et pour une fois il est sur chaque cliché car Google Clips a su immortaliser pour lui les meilleurs moments !

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Enjeux

Vers la décision Zéro : Google Clips choisit pour Simon quel moment mérite d’être immortalisé… La machine prend les commandes sans que l’humain n’ait son mot à dire ou n’ait besoin d’appuyer sur un bouton. Nous avons déjà commencé à troquer la « débrouille » personnelle contre un « assistanat » numérique. Jusqu’où déléguer nos décisions à des coachs normatifs ? Certes, on se simplifie la vie mais au risque du conformisme et du déclassement.

Imaginons demain que l’actualité, l’information soit aux mains des algorithmes (et de l’idéologie et des objectifs qu’ils embarquent) plutôt qu’entre les mains d’humains dont la diversité des points de vue garantit une forme de pluralité et de démocratie ?


9h00

En arrivant au bureau, un café dans une main, son smartphone dans l’autre, Simon ouvre les portes et déverrouille son ordinateur sans faire le moindre geste : il est identifié à distance et instantanément grâce à son oreillette NEC. En consultant sa boîte mail, il constate avec une satisfaction non dissimulée que Re:scam s’est chargé pour lui de trier ses messages et de le « venger » des tentatives de phishing en spammant les escrocs en retour. Quel temps gagné dans la sélection des messages importants et « certifiés conformes ».

Et l’IA de Simon est toujours à ses côtés, prête à l’aider ! Oui les équipes de journalistes sont composées d’hommes et de robots maintenant ! Simon a pu personnaliser son IA, son degré d’empathie, sa voix, le type de dialogue qu’il souhaitait (commandes gestuelles, cérébrales ou émotionnelles). C’est aussi lui qui a défini, en accord avec la rédaction du journal, quelle serait la répartition des rôles entre son IA et lui.


11h00

La conférence de rédaction se termine. Pendant que les robots-rédacteurs du journal se chargent de rédiger les brèves les plus factuelles, Simon s’attaque à son dossier du moment : une enquête sur l’abus de biens sociaux d’une grande entreprise française. Aidé dans sa recherche au milieu d’un dossier colossal par son IA (Rosie da Serenata), il recueille de multiples preuves pour étayer son article et pourra bientôt s’atteler à l’écriture. Simon laisse à son IA le soin de défricher le terrain avant de raffiner le matériau et de l’augmenter de sa créativité et de son regard un peu décalé ! Parce que Simon contrairement au code de sa machine, est un peu « fou » et coriace ! Un tandem de choc pour mener une investigation.


Enjeux

Disruption du métier de journaliste et production homme-machine de l’information : Les intelligences numériques deviennent de plus en plus productrices de contenus, quelle relation alors entre les humains-journalistes et elles ? Compétition ou collaboration ? Une coopération fructueuse pourrait voir les journalistes déléguer à la machine la production des contenus les plus basiques, pour mieux concentrer leur expertise et leur savoir-faire, leur « intelligence humaine » sur des sujets plus complexes, des idées plus riches, des angles plus créatifs… Les deux fonctionnant en symbiose pour proposer une profondeur d’information personnalisable selon l’intérêt du lecteur.

Dans ce couple Homme-Machine il convient de définir clairement quels sont les pouvoirs et responsabilités de chacun, quels sont les droits et les devoirs de chacun. Et au service de quoi celle collaboration se met-elle ? plus d’efficacité, de perspicacité, de productivité, de créativité ?


13h00

En chemin pour rejoindre son ami avec qui il déjeune, Simon reçoit une notification sur son smartphone : une dizaine de restaurants parisiens se sont faits épinglés pour avoir posté en masse de faux commentaires sur TripAdvisor. Les responsables ? Des restaurateurs aidés par Automated Crowdturfing, cette IA capable d’écrire de faux avis clients crédibles, em masse. Mais Simon n’est pas inquiet, son restaurant, il l’a choisi à partir des commentaires positifs publiés sur Revain, cette plateforme où les avis clients sont certifiés dans la blockchain.


15h00

Simon a rendez-vous avec un informateur pour son enquête. Il se connecte au réseau Wifi du café dans lequel il se trouve, sans crainte, car il sait que son smartphone le préviendrait d’un « pschitt » nauséabond en cas de connexion dangereuse grâce à son diffuseur Smell of Data intégré ! La vidéo de l’interview sera diffusée en live sur le site et les réseaux sociaux du journal. Simon le sait : plus la vidéo sera percutante, plus elle sera visible et relayée, plus son travail aura un impact. Aussi il n’hésite pas à pousser son interlocuteur dans ses retranchements pour obtenir « le » scoop qui suscitera buzz et likes…

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Enjeux

Tyrannie du like et égo-actualité : Comment émerger dans le flot d’information quand produire un contenu de qualité ne suffit plus ? Le journaliste doit-il devenir marketeur de son propre contenu ? Et l’actualité c’est celle des autres et la sienne aussi. L’individu connecté est au cœur de son écosystème médiatique, pour son plaisir personnel et pour nourrir son influence et sa visibilité. Les media sont aussi un lieu d’échange et de co-création. L’un des premiers leviers est donc d’éditorialiser la vie des usagers. Selon quelle vision ? Avec quels objectifs ? Qui code cette égo-actualité et comment se diffuse-t-elle ?


17h00

Une fois l’interview terminée, Simon vérifie les tweets préparés par ses complices digitaux restés au bureau avant de les publier. En quittant le café, il checke son fil d’actualité Facebook. Ses contacts sont nombreux à partager le dernier buzz en date, une vidéo où un célèbre acteur semble proférer des insultes racistes lors d’une conversation filmée à la dérobée. Mais déformation professionnelle oblige, Simon vérifie tout de suite l’information sur le site Rootclaim qui l’avertit que tout ceci ne pourrait bien être qu’une énième fake news… Et pour cause, la vidéo a en fait été créée de toutes pièces par une IA et ses utilisateurs malveillants (Synthesizing Obama & Lyrebird) !


Enjeux

Fake news : Les mensonges et manipulations humaines sont aussi vieilles que le monde. Mais les fake news, de plus en plus le fait de robots, gagnent en puissance, en rapidité d’expansion et en non-contrôle… Allons-nous vers un ouragan de fake news robotisé ? En réaction, la tendance actuelle est de confier à des algorithmes le soin de combattre ces fake news. La machine logicielle se retrouve donc des deux côtés de cette guerre dans un combat machine-to-machine autour de la vérité. L’Humain va-t-il se retrouver exclu de la boucle ? Et qui aura programmé le logiciel menteur et le logiciel vérificateur ?


21h00

De retour chez lui et un peu stressé, ce soir Simon a besoin de se détendre. Son IA le sait et a choisi en fonction de son humeur la série dont il a besoin ! Reste à choisir entre la version à l’ancienne sur la Télé  en 2D ou la version immersive en Réalité Virtuelle ! Mais pas avant l’incontournable séquence publicitaire, personnalisée bien sûr grâce aux données de son profil Wysker.

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23h00

Il est temps pour Simon d’aller dormir. Il checke une dernière fois ses réseaux sociaux. Il éclate de rire devant la vidéo que son meilleur ami lui a envoyée : surpris par une souris, un chat fait une pirouette des plus spectaculaires ! Et épuisé, il n’a même pas besoin de bouger le moindre pouce pour liker, Polygram s’en est chargé pour lui dès qu’il a détecté son rire. Simon peut alors s’endormir en paix… Avant de commencer la prochaine des 12 775 journées qui lui restent à vivre selon AI Mortality Predictor…!


Tout ça vous semble relever de la science-fiction ? Et pourtant ! Retrouvez toutes les innovations du Netexplo 100 édition 2018 sur Netexplo.org [6].

Par Sandrine Cathelat et Mathilde Hervieu de l’Observatoire Netexplo

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Lire aussi :

Interview de Sandrine Cathelat, Directrice des Etudes de l’Observatoire Netexplo [8] (février 2018)

La télé et les médias dans 10 ans, selon Bruno Patino [9] (avril 2018)

tous nos articles sur le futur des médias [10]

Le sous-équipement des séniors en technologie reste important en France

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital | Pas de commentaire
Six séniors sur 10 sont optimistes quant à l'utilisation de la santé connectée, mais 2 sur 3 veulent des garanties sur la confidentialité des données
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Usage, attentes et attractivité des moyens de paiement en France

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A l'avenir, 23% des Français aimeraient que le téléphone mobile soit leur moyen de paiement par défaut et 44% que leur empreinte digitale soit leur moyen d’authentification par défaut
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Quels sont les freins à l’utilisation de l’IA par les marketers ?

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,International,Marketing,Veille Marketing | Pas de commentaire
Les zones géographiques adoptent l’intelligence artificielle pour des raisons différentes. La région APAC est la plus intéressée.
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Les smartwatches d’Apple s’imposent dans l’univers des wearables

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,International | Pas de commentaire
Apple prend la tête du marché mondial des wearables en 2017, tandis que les ventes de Fitbit chutent
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Les Français de 16-25 ans sont de plus en plus sportifs … à domicile

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Marketing | Pas de commentaire

Les jeunes s’émancipent des pratiques sportives institutionnalisées et compétitives, au profit de pratiques plus flexibles, à domicile ou indoor

Alors que, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, la dernière décennie a été marquée par une diminution de l’activité physique des jeunes enfants et adolescents, les jeunes adultes semblent au contraire de plus en plus friands d’activités sportives.

Le baromètre Crédoc/UCPA « Les jeunes et les loisirs sportifs » confirme que le sport fait à la fois partie intégrante de la culture quotidienne des jeunes et qu’il prend de l’ampleur.
En juin 2017, 94% des 16-25 ans ont fait du sport au cours des 12 mois précédents (+2 points par rapport à 2016). Plus d’un sur deux (53%) s’adonne au moins une fois par semaine à une pratique sportive. Cette proportion de jeunes sportifs très assidus a fortement augmenté par rapport à 2015 (+8 points). Elle est notamment portée par ceux qui ont une pratique sportive quasi quotidienne (16%, +5 points vs 2015).
Les hommes, les Parisiens, les actifs et ceux vivant en couple sont surreprésentés parmi les jeunes fanas du sport.

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À la recherche du bien-être individuel et des bienfaits pour la santé, les 16-25 ans se tournent de plus en plus vers une pratique sportive peu encadrée : un sur deux fait du sport à son domicile (53%), une tendance en très forte augmentation (+20 points en deux ans). Cela correspond à une désaffection pour les sports en club ou dans d’autres structures qui peuvent générer plus de contraintes.
Plus généralement, l’engouement pour l’exercice domestique s’accompagne d’un intérêt accru pour les pratiques sportives indoor, moins chronophages et offrant plus de flexibilité en termes d’organisation des différentes activités de la journée. Ainsi, les salles de sport sont particulièrement appréciées car elles offrent la possibilité de faire du sport près de chez soi, seul ou avec d’autres. En 2017, plus d’un tiers (36%) des 16-25 ans ayant déclaré une pratique sportive dans l’année ont fréquenté ce type d’endroit (+9 points vs 2015).

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La musculation/fitness, la course à pied et les sports collectifs sont les disciplines qu’ils affectionnent le plus. Les jeunes ne se focalisent pas sur une seule activité : la moyenne est proche de trois. Parmi les univers sportifs cités dans l’étude, seuls les sports de glisse (ski, snowboard…) semblent en recul.

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Selon le Crédoc, « l’importance attachée au corps explique les efforts croissants des jeunes pour le façonner en fonction des normes sociales et pour le maintenir en bon état à travers une pratique sportive régulière ». Les bienfaits pour la santé et le corps sont considérés comme le premier et principal attrait de la pratique sportive : plus des deux tiers (67%) des jeunes sportifs font de l’exercice physique « parce que c’est bon pour la santé, pour sculpter le corps ou garder la ligne ».  Les motivations de sociabilité (39%) et de compétition (30%) sont moins souvent évoquées.

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La perception par les jeunes des effets positifs du sport s’avère à la hauteur de leurs attentes : 86% des 16-25 ans ayant eu une pratique sportive dans l’année constatent une amélioration de leur état de santé ou de leur apparence physique. Outre une meilleure forme physique, le sport contribue au développement personnel : plus de 7 jeunes sur dix estiment que le sport leur a permis de gagner en confiance (75%) ou d’acquérir de nouvelles compétences ou de savoir-faire (71%). Et 61% disent avoir développé leur personnalité.
Fréquence et diversité de la pratique sportive jouent sur la perception des bénéfices du sport : les jeunes pratiquant plusieurs disciplines sportives reconnaissent plus souvent des bénéfices du sport que les mono-pratiquants.

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Les nouvelles technologies ne sont plus considérées comme un frein à l’activité physique ou sportive. Les 16-25 ans combinent usage des nouvelles technologies et pratique sportive, avec  deux grandes familles d’usage :
– l’utilisation des nouvelles technologies afin de structurer et organiser les séances d’entrainement ou les périodes d’exercice. 44% des jeunes déclarent avoir utilisé une application sur leur smartphone (Fitbit, FizzUP, Nike Training Club etc.) pour visualiser les données enregistrées durant l’exercice et environ 20% ont eu recours à un objet connecté spécifique (montre Garmin, Polar, compteur SRM, Applewatch etc.) ou ont partagé leurs données de santé sur un réseau social du type Strava, Runstatistic etc.
– l’utilisation des technologies à des fins de «production de soi», d’échange et de communication avec les autres. 39% partagent des photos prises au cours de leur activité sportive sur les réseaux sociaux, 27% se sont filmés en faisant du sport et 20% ont mis ces vidéos en ligne.

«Avoir du temps» reste pour les jeunes le principal critère pour faire du sport. Des évènements réduisant le temps libre (un premier travail, le début des études, un séjour prolongé loin de chez soi…) conduisent souvent à une réduction de leur pratique. Plus de quatre jeunes sur dix disent avoir réduit ou arrêté le sport après le début des études, en occupant leur premier emploi ou pendant un séjour prolongé loin de chez eux. 32% des jeunes parents citent la naissance d’un enfant comme raison pour faire moins de sport.
A l’inverse, 36% des 16-25 ans ayant connu une rupture amoureuse déclarent avoir augmenté ensuite leur activité sportive. Il en est de même pour 40% des jeunes en fin d’étude et 38% de ceux ayant perdu leur emploi.

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Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française métropolitaine âgée de 16 à 25 ans. Le terrain a été réalisé entre le 6 et le 20 juin 2017. 1006 jeunes ont été interrogés en ligne via un panel. L’échantillon a été calculé selon la méthode des quotas, avec stratification à deux degrés : découpage par grande région (ZEAT) et au sein de chaque ZEAT : représentativité par rapport à la taille d’agglomération, l’âge, le sexe et la catégorie socio-professionnelle, situation professionnelle (actif, inactif) et taille de commune. Un redressement a été effectué selon les mêmes critères que les quotas et à partir des dernières données disponibles du recensement (2013).

 

Emmanuel Charonnat


Ce qu’il faut retenir

. 53% des 16-25 ans s’adonnent au moins une fois par semaine à une pratique sportive, une proportion qui a augmenté de +8 points en 2 ans,

. Les jeunes se tournent de plus en plus vers une pratique sportive peu encadrée, à domicile ou dans les salles de sport, et de moins en moins vers les clubs de sport

. La musculation/fitness, la course à pied et les sports collectifs sont les disciplines qu’ils affectionnent le plus

. Les bienfaits pour la santé et le corps sont considérés comme le premier attrait de la pratique sportive, loin devant les motivations de sociabilité et de compétition

. Des évènements réduisant le temps libre (travail, études, enfant…) conduisent souvent à une réduction de la pratique sportive


Lire aussi :

Sports de riches vs sports accessibles : la perception des Français [21]  (décembre 2017)

Près d’un Français sur trois se qualifie de « téléspectateur sportif » [22]  (novembre 2017)

Dépenses de loisirs de plein air : toujours plus de sports pour les Français [23]  (septembre 2017)

Les Français et le sport : je t’aime, moi non plus… [24] (août 2017)

Le volume de diffusion de sports à la TV a été multiplié par 4 entre 2000 et 2016 [25]  (juillet 2017)

Les pratiques alimentaires des étudiants face à leur alimentation idéale [26]  (juin 2017)

Quelles sont les valeurs des jeunes Français ? [27]  (novembre 2016)


Accès à la publication du Crédoc [28]

Accès à l’infographie de l’étude [29]

Interview de Sandrine Cathelat, Directrice des Etudes de l’Observatoire Netexplo

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital,Public | Pas de commentaire

« La technologie n’est rien sans l’idéologie qu’il y a derrière l’usage »


CB Expert : En quoi consistent l’Observatoire et le Forum Netexplo ?

[30]Sandrine Cathelat : Depuis 2007, avec le soutien de partenaires dont Audiens, Netexplo [6] fait chaque année une observation mondiale de l’innovation digitale et de ses usages émergeants, portée par une vingtaine de professeurs issus d’universités présentes sur tous les continents.
Ils captent et nous envoient environ 2000 innovations par an qui proviennent des startups, des R&D des grandes entreprises, des laboratoires de recherche universitaires ou bien encore des ONG. Nous en sélectionnons cent qui nous semblent emblématiques des nouveaux usages digitaux, puis nous invitons dix lauréats à venir présenter leurs innovations à Paris lors du Forum de l’Observatoire Netexplo. Le dernier s’est tenu le 13 février, à l’Unesco.

A travers ces 10 innovations, nous essayons de couvrir les champs business et techno, bien entendu, mais aussi la santé, l’environnement, l’éducation, de façon à avoir aussi un regard social et varié sur les usages digitaux. Par exemples, le panachage de cette année intègre une innovation birmane « 360ed » (réalité virtuelle appliquée à l’éducation dans les pays en voie de développement) et une application brésilienne (« Cataki ») qui recense, aide et organise le recyclage des déchets dans les grandes villes.
Pour aboutir à cette sélection, nous analysons l’innovation technologique sous un angle sociologique : comment va-t-elle transformer nos comportements, nos vies, nos relations au monde ou aux autres, que ce soit à titre privé ou professionnel.

Quand Nexexplo est né il s’agissait surtout de faire de la culture digitale auprès des grandes entreprises françaises. Aujourd’hui, nous essayons de nourrir leur réflexion autour de leur transformation digitale, qu’elle soit interne (organisation, gouvernance) ou externe (marché, clients, concurrence…). En quoi ces innovations nous interrogent-t-elles, notamment en tant qu’entreprise à l’égard de notre R&D, de nos consommateurs et de nos collaborateurs ?


CB Expert : Quelles sont les tendances de l’édition 2018 ?

Sandrine Cathelat : Nous observons deux tendances (« Interface Zéro », « Décision Zéro ») et un enjeu (« Fully Homo Sapiens »). Nous constatons avec notre dernière captation d’innovations que les technologies poussent vers un monde d’interface zéro : de moins en moins d’écrans, de clavier, de boutons, de commandes visibles ou audibles. Face à cette désincarnation, la solution concrète est d’incarner l’intelligence numérique dans un robot. On peut choisir de dissimuler la présence du robot sous les traits d’un humain, ou au contraire jouer la carte robotique. Tout est question de relation… Quelle relation voulons-nous engager entre l’Homme et le Service ? Pour quoi faire, quel bénéfice ? En allant jusqu’où dans la fusion/confusion ? Et dans l’immersion ?

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Ce qui nous amène sur le chemin de la deuxième tendance : la Décision Zéro. Nous nous sommes entourés de complicités digitales de plus en plus décisionnaires. Elles nous informent, nous proposent des analyses, nous conseillent et nous coachent, pour finalement de plus en plus prendre la décision d’agir, voire même agir en toute indépendance sur le monde digitalisé et interactif que nous vivons. La question est : qui est aux commandes, qui pilote nos sociétés, nos entreprises, nos vies ? Qui prend les décisions ? Et si c’est bien la machine, selon quelles règles, quelles ambitions, pour qui ?
Cela nous conduit à un enjeu majeur, dans ce monde d’interface zéro et de décision zéro : y a-t-il encore un Homme dans la boucle ? quels sont le statut, la place, l’utilité d’Homo Sapiens ? Sommes-nous en train de dessiner un avenir « Human Zéro » ou n’est-il pas temps d’amorcer un « Human Reloaded » qui offrira à Homo Sapiens le soin de se définir à nouveau, par rapport aux machines, mais aussi par rapport à son utilité, sa valeur, son avenir, sa vision du futur et de lui-même ? L’intelligence artificielle est aujourd’hui aux mains des Titans du numérique qui portent (et nous proposent au travers de leurs innovations technologiques) leur propre vision du futur et qui ont les moyens de leurs ambitions. Dans le but de standardiser les comportements et psychologies des usagers, ces Titans nous colonisent en créant une culture uniforme et transnationale d’usages. Ils imposent dans le monde entier leur vision et leur rythme. Ils imposent aux individus leur culture et leurs outils.
Mais face à cette colonisation, des alternatives existent, pas toutes synonymes de retour à l’âge de pierre.

 

CB Expert : Quelles sont ces alternatives ?

Sandrine Cathelat : Tout d’abord combattre la concentration de la recherche et des innovations du futur (robotique, IA, blockchain, quantique…) entre quelques mains, par un archipel de lieux d’innovations ouverts : former le plus de monde possible, rendre accessibles des technologies complexes pour accélérer et multiplier les lieux d’innovation ou organiser une communauté d’intelligence collective propre à innover en dehors des territoires colonisés.
Puis sans aucun doute faire de nous des Hommes, en se posant la question de ce que signifie intelligence quand on parle d’I.A. et d’humanité ?

Aujourd‘hui nous sommes surtout effrayés par cette innovation qui semble nous échapper et nous promettre le pire. Pour parer à l’I.A. omnipotente, trois stratégies défensives sont mises en place :
. la loi, au risque d’avoir toujours un train de retard sur l’innovation,
. la charte éthique qui fait grandir les projets mais n’engage que ceux qui y croient,
. la compétition, solution promue par les Titans du numérique, où l’Homme augmenté de pouvoirs numériques sera le digne compétiteur du robot, quitte à perdre ce qui fait de lui un Homme pour se rapprocher des caractéristiques de la Machine…

Mais, quand on parle de l’I.A., on réduit l’intelligence à la logique et à une conception mathématique (mise en data) du monde et de sa magie. Dans sa lutte contre les Machines, Homo Sapiens serait amputé d’une partie de lui-même : son intelligence intuitive. Il serait diminué d’une partie de son cerveau et de sa valeur : ses émotions, sa folie, ses sentiments, son désir… C’est pourtant ici aussi qu’il pourrait trouver une ressource intéressante, encore insuffisamment exploitée (insuffisamment valorisée également) et donc propre à placer la compétition sur un terrain plus fertile en solutions créatives et solidaires ! « Human Reloaded », c’est un Homme qui remplit tous les réservoirs de son intelligence pour inventer la vie dans un monde d’interface zéro.

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CB Expert : Il y a donc de l’espoir ?

Sandrine Cathelat : Trop souvent, les enjeux sont réduits à des technologies. Or la technologie n’est rien sans l’idéologie qu’il y a derrière l’usage. Un logiciel, une application, un algorithme, un robot n’est jamais que le résultat d’un objectif fixé au départ, lui-même porté par une vision, une conviction. Et c’est cette vision qui est au cœur des choix que l’on doit prendre. Plus cette vision sera claire sur la place, l’utilité, le statut de notre collaboration avec la Machine, mieux on vivra avec ces machines et plus tout cela aura du sens.
Aujourd’hui, on s’interroge beaucoup sur le statut de la Machine, ses compétences et ses limites. Mais je pense qu’on prend le problème à l’envers. On ne pourra répondre à ces questions que quand nous saurons quels sont le statut et l’utilité de l’Homme.
Et à partir du moment où l’on aura défini cela, et qu’on sera à l’aise avec, il n’y aura aucune raison qu’un complice digital fasse peur.

 

Sandrine Cathelat est Directrice des Etudes de l’Observatoire Netexplo

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Propos recueillis par Emmanuel Charonnat
en partenariat avec :

 

 

 

Un Français sur 2 est prêt à utiliser une voiture autonome à l’avenir

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Marketing | Pas de commentaire
Moins nombreux à utiliser les automobiles, les Franciliens sont cependant les plus intéressés par la voiture autonome
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Santé : 4 Français sur 10 sont prêts à partager leur vie avec un robot

Publié Par Emmanuel Charonnat Sur Dans Digital | Pas de commentaire
Applis, santé connectée, robotique, intelligence artificielle, big data... comment les Français imaginent la santé en 2045
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